FR. La série suggère une figuration des problématiques de genre réduite à la plus simple expression. C'est-à-dire la photo statique de deux personnes formant un couple, en l'occurrence hétérosexuel. Les membres se tiennent côte-à-côte, simplement. Les interactions asymétriques des membres masculins et féminins n'apparaissent ni sur chaque cliché, ni avec évidence. Tout juste remarque-t-on, par exemple, le bras du rocker posé sur l'épaule de sa conjointe dans un mouvement d'affection et probablement d'un sentiment diffus de propriété (ma femme) et de fierté (elle est jolie, désirable, jeune). Puis, le vêtement traditionnel et quotidien porté plus souvent par les femmes que par leur conjoint montrant non seulement la pérennité des traditions et des valeurs du clan préservée par les femmes mais aussi l'assurance d'une plus grande attractivité. Encore vaudrait-il mieux ne pas parler du couple au singulier mais des couples dont les rapports entre membres varient profondément selon l'étape du cycle de vie et également des caractéristiques socio-culturelles.
Cette série va au-delà des inégalités genrées ou plus précisément elle ne s'attache pas à ses représentations. Elle suggère le long parcours effectué à deux et dont les aspérités semblent avoir disparu aux âges avancés laissant seulement les traces du temps qui passe sur les visages. Elle paraît aussi relater la difficulté d'être soi à deux et à l'inverse une certaine paisibilité à vivre en couple, peut-être en échappant au tête à tête avec soi-même et en existant aux yeux d'un autre. La série présentée n'est évidemment pas une ode au couple ou à l'inverse une condamnation sans appel mais plus modestement la mise en images de couples asiatiques (là encore induisant une distance certaine pour les Occidentaux) qui interroge les conditions de la possibilité de vivre à deux.
EN. The series suggests a figuration of gender issues reduced to the simplest expression. That is to say the couple photo. This simplicity is illustrated by a photo where the members stand side by side. The asymmetrical interactions of the male and female members of the couples do not appear either on each photograph, nor with evidence. Just notice, for example, the arm of the rocker placed on the shoulder of his spouse in a movement of affection and probably a diffuse feeling of property. Then, the traditional and daily clothing worn more often by women than by their spouse showing not only the durability of the traditions and values of the clan displayed by women but also the assurance of greater attractiveness. Still, we should not speak of "the" couple but couples whose relationships between members vary profoundly according to the life cycle but also socio-cultural characteristics.
This series goes beyond gender inequalities or more precisely it does not stick to its representations. She suggests the long journey made by two and whose roughness seems to have disappeared leaving only traces of the time that passes on the faces. It also seems to relate the difficulty of being oneself in pairs and conversely a certain peace to live in couple perhaps by escaping the face to face with oneself or by existing in the eyes of another. The series presented is obviously not an ode to the couple but more a variety of situations which questions the possibility of living as a couple.