FR. Cette série "Mère et fille" est dédiée aux rapports des mères à leurs filles ainsi qu'aux relations des grands-mères à leurs petites-filles. Ces statuts, qui s'acquièrent au cours du cycle de vie, ont la particularité de ne pas être exclusifs les uns des autres. On peut ainsi être mère et fille, voire être simultanément grand-mère, mère et fille avec l'allongement de la durée de vie et l'existence de quatre générations d'une même famille. Il est donc question du temps, de la transmission des positions notamment de genre, des interrelations parfois problématiques mais plus visiblement de la robustesse des liens entre femmes proches et de ce que représente l'investissement des mères dans l'"élevage" de leurs filles. Car celles-là représentent à la fois une charge mais aussi un capital qui se réalisera par l'intermédiaire des dons (traditionnels) du mari à la famille de la conjointe. Chez certaines d'entre elles, les bénéfices attendus de l'union ne sont pas seulement symboliques (épouser le bon parti qui confortera la considération de la famille) mais aussi fréquemment pécuniaires au bénéfice de la famille de la mariée. En Asie, les populations sont culturellement hétérogènes, particulièrement entre les différentes ethnies qui les composent, où perdurent les traditions avec des intensités variées.
Au-delà, il y a bien une relation singulière entre la mère et la fille qui est faite pour partie du partage de la position infériorisée et intériorisée d'être une femme. Position dominée qui se remarque dans la vie de tous les jours. Elle est faite également par la nature de rapports féminins, où lorsque l'affection existe, elle est davantage exprimée par cela même et de ce fait se renforce.